Points d'attention

Lors de l'évaluation des caractéristiques du TDA/H, les points suivants doivent être pris en compte :


LA VARIABILITÉ DES SYMPTÔMES DE TDA/H EN FONCTION DU CONTEXTE                                            

Les symptômes de TDA/H peuvent fortement varier en fonction de la situation dans laquelle se trouve l'enfant ou l'adolescent7. C'est ainsi que les caractéristiques sont généralement plus marquées dans les situations peu structurées, quand il y a de nombreuses sources de distraction dans l'environnement ou quand il n'y a rien de nouveau ; et elles sont moins présentes, voire absentes, dans les nouvelles situations, lors des contacts en face à face ou dans les situations très stimulantes (ex : pendant que l'enfant regarde la TV). Cela s'applique aussi à vos propres observations pendant l'examen diagnostique. L'absence de symptômes de TDA/H pendant l'examen ne constitue pas une raison suffisante de réfuter le diagnostic étant donné que l'examen diagnostique a précisément représenté une situation dans laquelle les symptômes de TDA/H se déclenchent moins (nouvelle situation stimulante et contact en face à face).


L'ÂGE DÉVELOPPEMENTAL DE L'ENFANT

Entre quatre et six ans, il est très difficile de faire la distinction entre un comportement lié au TDA/H et le comportement typique d'un enfant de cet âge3,5. Cependant, à l'âge préscolaire, l'hyperactivité et l'impulsivité sont particulièrement perceptibles. 

À un jeune âge, les symptômes sont encore très variables et ne se stabilisent qu'à partir de l'âge de 5 ans. C'est pour cette raison que le diagnostic ne peut être posé avant l'entrée à l'école (6 ans). Selon l'âge développemental de l'enfant, certains symptômes sont plus ou moins prédominants. C'est pourquoi il est préférable de ne supposer/tenter un diagnostic qu'à partir de l'âge de 5 ans et prévoir une réévaluation à l'âge scolaire3. Chez les jeunes enfants, ce sont surtout les symptômes d’hyperactivité et d'impulsivité qui dominent tandis que chez les enfants de plus de 6 ans. 
Ces symptômes diminuent ; à l'adolescence, ils se traduisent plutôt par une agitation intérieure5.

Étant donné qu'à l'adolescence, les exigences en termes d'efforts cognitifs, de méthodologie et de respect des délais augmentent fortement, les difficultés d'un jeune avec TDA/H peuvent se manifester plus clairement à ce niveau3 (exemples repris dans le DSM-5 : difficulté à écouter de manière concentrée pendant les cours ou les entretiens, difficulté à lire de longs textes, mauvaise organisation du temps, ne pas arriver à respecter les délais et aversion et comportement d'évitement ou de procrastination pour la rédaction des rapports).


INCOHÉRENCES ENTRE LES DIFFÉRENTES SOURCES D'INFORMATION

Lors de la consultation de plusieurs informateurs (parents, enseignant, jeune) de différentes manières (entretien, observation, questionnaires), on peut voir apparaître des incohérences. Il est important que le diagnosticien veille à avoir une réflexion critique sur les influences potentielles sur les informations récoltées (valeurs et normes des informateurs; conflit parental; propre attitude du diagnosticien par rapport au TDA/H; éventuels effets de halo - si les enfants réalisent un score élevé au niveau des problèmes comportementaux ils ont aussi parfois automatiquement des scores élevés au niveau des symptômes de TDA/H; etc.) (Kovshoff et al., 2012). Le diagnosticien invite les informateurs à décrire pourquoi ils ont mentionné certains symptômes et comment le comportement concerné se manifeste dans la vie de tous les jours. Il doit disposer de la formation, des compétences et de l'expérience clinique nécessaires pour gérer ces éventuelles incohérences.